Voilà, je suis depuis 1 an de « retour de mémoire traumatique », déclenché suite à mon accouchement (vous pouvez voir mon histoire déjà partagée ICI)
Je me suis concoctée une petite « thérapie » personnelle et je la partage tout simplement avec vous, elle vous sera peut-être utile à vous aussi !
J’ai décidé de me donner rdv avec moi-même (oui la vraie, pas la fausse qui fait semblant et adapte son comportement en fonction d’autrui, la VRAIE moi, que je découvre au fil des jours), chaque soir, vers 21h, dehors, dans le jardin, à l’abri des regards, et des autres.
J’ai des petites phrases que je me répète, et qui m’apaisent beaucoup.
Je suis en générale toute tendue, déjà, mon corps a encore beaucoup de tension et de douleur à évacuer.
Et puis, je laisse venir.
Parfois, c’est une réaction du corps (je rebondis, comme le faisait mon père sur moi), ou j’étouffe, ou alors je mets ma main entre mes jambes, bref, il faut que ça sorte.
Parfois, c’est une phrase, un cri, une énorme colère (que je laisse sortir, mais sans « voix » pour ne pas ameuter le voisinage).
Ou des tonnes de larme. Des tonnes, et des tonnes, là, je me dis :
– Je laisse sortir toute ma tension retenue. Je laisse, je laisse. Va-s-y petite fille, je suis là, pleure, je suis là. Je suis là. Pleure, pleure. Je ne me retiens pas, je laisse. Je ne me juge pas, je ne jugerai jamais un enfant, quel qu’il soit, qui aurait subi cela.
Et au bout d’une bonne demi-heure, quand je sens que mon corps, ma tête, mon esprit commencent à se détendre, ou au contraire, quand ça ne va toujours pas mieux, je me répète les phrases suivantes :
– J’étais une enfant. Une petite fille innocente, et lui, l’adulte. Lui, le responsable. A lui, le rôle du père, à moi celui de l’enfant.
Je dois remettre les choses à leur place : moi, la petite fille, l’enfant. Lui, le père.
Il devait m’apprendre à grandir, à devenir autonome et indépendante.
– Je me déconstruis pour me reconstruire (ça, s’est quand ça va hyper mal : c’est un peu comme les fondations d’une maison mal faite : on a tenté de se construire avec, mais c’est à 2 doigts de s’écrouler car les bases ne sont pas bonnes) alors, je me déconstruis pour me reconstruire.
– C’est lui le responsable, un enfant n’est pas responsable. (et encore moins de ses parents !!! )
– Je m’individualise : je deviens un INDIVIDU A PART ENTIERE, LIBRE, et je ne suis plus réduite à l’état de chose.
– Je voulais juste être aimée. Papa m’aimait peut-être, mais mal.
– Je coupe le cordon avec les personnes qui m’ont fait du mal (le père, l’entourage…) parce que je me respecte, et je ne veux plus que l’on me fasse du mal, c’est fini.
– Je culpabilise certes encore un peu, j’ai le manque de lui, d’eux parfois, mais ces personnes ne sont pas saines pour moi, alors je m’en détache.
– JE DEVIENS MOI. JE DEVIENS MOI. JE SUIS LIBRE. J’APPRENDS A ETRE LIBRE.
Peut-être que ça vous parlera, ou pas 😉
Si vous avez vous aussi des petits « mantras »…n’hésitez pas !
Raphaëlle