Quelques références de films documentaires qui racontent, rappellent, expliquent, analysent, l’inceste, la pédophilie, le déni… et libèrent la parole !
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• Enfance volée, chronique d’un déni réalisé par Sylvie Meyer – Documentaire, France, 2019, 52′
En un demi-siècle la société française a entièrement changé de regard sur cet immense problème que sont les crimes sexuels sur enfants. Autrefois passés sous silence ou tolérés, ils sont aujourd’hui désignés comme le crime absolu. La compréhension et la caractérisation de l’acte pédophile, de ses conséquences sur l’enfant et l’écriture des lois nécessaires à sa protection sont le résultat d’une longue évolution, et surtout du combat de la société civile. Un combat qui continue. À travers la parole de femmes et d’hommes de plusieurs générations ayant subi ces violences, les témoignages de médecins et d’hommes de loi, et des archives, ce film propose de raconter cette histoire.
Critique Télérama
Voir le film et le débat lors de sa diffusion sur LCP
• M réalisé par Yolande Zauberman – Documentaire, France, 1h46, 2019
«M» comme Menahem, enfant prodige à la voix d’or, abusé par des membres de sa communauté qui l’adulait. Quinze ans après il revient à la recherche des coupables, dans son quartier natal de Bnei Brak, capitale mondiale des Juifs ultra-orthodoxes. Mais c’est aussi le retour dans un monde qu’il a tant aimé, dans un chemin où la parole se libère… une réconciliation.
• Zéro Impunity réalisé par Nicolas BLIES, Stéphane HUEBER-BLIES, Denis LAMBER – Documentaire, France/Luxembourg, 2019, 1h35
Le film fait partie d’un projet transmédia global combinant journalisme d’investigation et activisme, visant à mettre fin à l’impunité apparemment totale des violences sexuelles dans les conflits armés actuels en présentant, comme source d’inspiration, des victimes du monde entier qui ont le courage de rompre le silence. Rejoignez le mouvement !
Lien vers le site du projet : https://zeroimpunity.com/
• Le Phalus et le Néant réalisé par Sophie Robert – Documentaire, France 2019.
Si des psychanalystes s’allongeaient sur notre divan pour nous parler en sincérité de leur vision de la sexualité et des rapports hommes femmes, que nous diraient-ils ?
Sophie Robert a rencontré 18 psychanalystes freudiens et lacaniens orthodoxes (dont Jean-Michel Hirt, Gérard Pommier, Esthela Solano-Suarez, Jacqueline Schaeffer, Jean-Pierre Winter) pour décortiquer avec eux la théorie sexuelle, en leur demandant d’assumer la dimension politiquement très incorrecte de leurs théories. Ils se sont prêtés au jeu avec une gourmandise visible.
Le résultat est stupéfiant : La femme n’existe pas / la femme c’est un trou / il n’y a que du masculin dans l’inconscient / il n’y a pas de rapport sexuel possible entre un homme et une femme / les homosexuels sont des psychotiques qui s’ignorent / les enfants ont des pulsions sexuelles / seule la perversion permet le rapport sexuel / l’inceste paternel ça ne fait pas tellement de dégâts, ça rend juste les filles un peu débiles.
Ces psychanalystes sont pourtant des références dans leur domaine. Ces hommes et ces femmes sont également enseignants formateurs dans les UFR de psychologie et les cursus de psychiatrie. Beaucoup interviennent dans des instituts médico-sociaux accueillant des enfants différents. Quelles sont les conséquences de cette vision de la sexualité sur les patients(e)s victimes d’abus sexuels ?
Lien vers un entretien Médiapart avec la réalisatrice
• N’en parle pas, c’est un secret, réalisé Fanny Fontan, Documentaire, France, 52′, 2017
Deux années de tournage pour recueillir les paroles rares de survivants de l’inceste.
Chaque famille a ses petits secrets. Certains sont plus lourds que d’autres et brisent des vies. L’inceste est un secret bien gardé. Pourtant quatre millions de français seraient directement victimes d’un « viol en famille ». Dans chaque classe, au moins un enfant est concerné.
Parler, c’est se risquer à perdre les siens. Cette parole est rare et surtout peu entendue.
A travers un groupe de paroles dédié à l’inceste, Anne, Randal, Marjorie et Romain sortent ce tabou de l’ombre et osent se livrer face à la caméra.
Nous mettons des visages sur ces victimes et des mots sur ces histoires de vies restées trop longtemps silencieuses. Un film sensible qui fait pleinement écho à l’actualité et vient nourrir le débat sur la libération de la parole.
En savoir plus
• L’Homme qui répare les femmes, réalisé par Thierry Michel, Documentaire, Congo, 1h52, 2016
Prix Sakharov 2014, le Docteur Mukwege est internationalement connu comme l’homme qui répare ces milliers de femmes violées durant 20 ans de conflits à l’Est de la République Démocratique du Congo, un pays parmi les plus pauvres de la planète, mais au sous-sol extrêmement riche. Sa lutte incessante pour mettre fin à ces atrocités et dénoncer l’impunité dont jouissent les coupables, dérange. Fin 2012, le Docteur est l’objet d’une nouvelle tentative d’assassinat, à laquelle il échappe miraculeusement. Menacé de mort, ce médecin au destin exceptionnel vit dorénavant cloîtré dans son hôpital de Bukavu, sous la protection des Casques bleus des Nations unies. Mais il n’est plus seul à lutter. A ses côtés, ces femmes auxquelles il a rendu leur intégrité physique et leur dignité, devenues grâce à lui de véritables activistes de la paix, assoiffées de justice.
• L’école en bateau, l’enfance sabordée, un film de Laurent Esnault et Réjane Varrod.
Abusés sexuellement quand ils étaient enfants par les dirigeants de L’Ecole en bateau, une dizaine de victimes ont saisi la justice. Leur donnant la parole, les réalisateurs mettent en lumière les ravages de la pédophilie. Un documentaire poignant, diffusé dans le cadre d’une soirée consacrée à l’enfance en danger.
–> Voir le film
• Pédophilie : de la pulsion à l’interdit, un film de Xalier Deleu.
Depuis l’affaire Dutroux, les crimes sexuels contre les mineurs sont un sujet de hantise sociale. Prévenir le passage à l’acte et la récidive sont devenus une véritable préoccupation collective. Coupant court avec le traitement émotionnel réservé habituellement par les médias à ce sujet sensible, le documentaire souligne l’extrême diversité des cas de pédophilie et la difficulté à trouver des réponses médicales et judiciaires adaptées. Punir ? Soigner ? En prison, le suivi psychiatrique n’est pas systématique. Et police et justice ne savent pas comment traiter la pédophilie abstinente, c’est-à-dire sans passage à l’acte. Des traitements existent, des médicaments inhibiteurs jusqu’à la castration chimique mais ont montré leurs limites…
Proposé par Michelle
• Inceste : la famille empoisonnée, un film de Fabrice Gardel et Juliette Armanet.
Ils s’appellent Sandrine, Nadia, Valérie, Nicolas… et ont été abusés par leur père, par leur oncle, par leur beau-père… Ils ont entre 30 et 60 ans et viennent de tous les milieux. Face à nos caméras, à visage découvert, sans pudeur et sans tabous, ils racontent l’inceste. A travers des histoires individuelles particulièrement fortes et pleines d’espoir, ils nous aident à comprendre que les logiques en œuvre sont universelles. Le film raconte aussi l’incroyable force de résilience des enfants.
• Outreau, l’autre vérité, un film de Serge Garde.
Le film qui recueille des témoignages des protagonistes de l’affaire montre que Outreau et ses dysfonctionnements sont d’abord une injustice faite aux enfants. Dénonçant le rôle des médias, il se veut « un décryptage d’une manipulation de l’opinion publique » et suggère au passage que l’affaire a fait l’objet d’une « instrumentalisation par le pouvoir politique dans le but de supprimer la fonction de juge d’instruction ». Il voudrait « inciter les acteurs de la justice et les journalistes à réfléchir sur les effets pervers de la médiatisation lorsqu’elle condamne les victimes au silence ». Le documentaire montre la pugnacité des avocats de la défense et l’influence qu’ils ont eue auprès des médias . Ce film, qui présente de l’affaire Outreau une version inédite est critiqué par plusieurs acteurs du procès et par des avocats des acquittés du procès.
• Pédophilie au féminin – Fin du tabou ? un film de Jean-Pierre Igoux
Notre société refuse l’idée que la sexualité féminine puisse être violente, dominatrice et qu’elle puisse être active. Dans sa vision toute masculine, la femme est une icône : celle qui donne la vie, protège son enfant et l’élève dans la douceur. Elle est l’épouse, la compagne ou la maîtresse aimante.
Dans l’horreur, la violence sexuelle, elle ne peut être l’égale de l’homme, sous prétexte de faire exploser l’ordre sociétal. L’idée qu’une femme puisse abuser d’un enfant est l’ultime forme de discrimination. Occulter cette transgression sexuelle, c’est contester, peut-être inconsciemment mais, par définition, toute sexualité féminine. Les femmes pédophiles reproduisent, en tout point, le schéma de leurs homologues masculins. En grande majorité, elles se cachent dans le milieu familial ou le cercle des proches.
S’il y a peu de prédatrice, c’est que souvent leur métier leur donne accès à l’enfant. Les agressions sexuelles commises sur des mineurs sont considérées comme les crimes les plus horribles, mais lorsque l’acte est perpétré par une femme, par une mère, on touche à l’impensable, à l’irreprésentable, à l’indicible.
• Longtemps après, une série documentaire et un livret de Brigitte Lemaine sur les conséquences de l’insceste.
L’inceste est un traumatisme grave, parfois répété et non révélé qui a des conséquences importantes sur l’enfant lui-même et sur l’adulte qu’il va devenir mais aussi sur le système familial et sur la société dans son entier. La personne est là sans être là, marginalisée par son vécu dramatique, entre la vie et la mort, entre le mensonge et la vérité, entre l’amour et la haine. La découverte du syndrome post-traumatique et son cortège d’observations cliniques, montre que l’impact du trauma est latent et peut même refaire surface des années après. Pour enfouir au plus profond de soi ce noyau traumatique, la victime peut devenir boulimique, anorexique, alcoolique, toxicomane, prostituée, dans l’errance ou elle-même maltraitante et avoir bien d’autres conduites autodestructives et inconscientes qui risquent d’empêcher son insertion sociale et professionnelle.
Cette série documentaire de Brigitte Lemaine, comprend 11 films de 22 à 35 minutes sur un unique DVD : 8 témoignages et 3 avis de spécialistes.
• Zandvoort, le fichier de la honte – Karl Zéro Absolu
Dans tous les dossiers de pédocriminalité et de disparitions d’enfants, le nom de « Zandvoort » n’est jamais très loin, telle une hydre, un serpent de mer… Fantasme? Non. Contrairement au Loch Ness, les CD Rom de Zandvoort ont l’affreux mérite d’exister. Preuve irréfutable d’un trafic épouvantable de photos et de vidéos d’enfants violés, martyrisés. Cette enquête, ou plutôt cette quête de vérité (et si possible un jour de « justice ») vous conduit dans un monde dont on ne ressort pas indemne, loin de là.
• ELLE PIS SON CHAR de Loïc Darses
CANADA, 2015 – PRODUCTION : UQAM (UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL)
En 2003, Lucie écrit une lettre à l’homme qui a abusé d’elle de l’âge de 8 ans à 12 ans et se résout à la lui porter en main propre, où qu’il soit. Elle filme elle-même ce périple qui devient progressivement un exorcisme aussi nécessaire que douloureux. Une décennie plus tard, son fils retrouve les enregistrements et décide de terminer l’entreprise commencée par sa mère. Présenté en 2015 aux RDIM, le film obtient une mention spéciale de la Compétition internationale courts métrages.
Article sur Médiapart