Valérie Lehoux l’a fait ce bouquin. Un livre qu’elle avait promis à Jacques, Jacques Higelin.

Si vous connaissez déjà ce blog, alors vous avez peut-être déjà lu un article posté en avril 2018. Jacques Higelin venait de mourir et j’avais décidé d’enfin lire sa biographie dans ma bibliothèque depuis 3 ans, ma façon de lui rendre hommage.

Une lecture passionnante, qui m’avait émue au plus haut point quand j’avais compris aux travers des mots posés sur la page 288 (ou pas loin), qu’Higelin avait été violé enfant…

« Chaque jour, dans chaque coin du monde, l’enfance est bafouée. Violée. Comment peut-on violer un enfant ? Ceux qui le subissent se sentent salis. En même temps ils se sentent coupables. C’est fou. Je le sais. Je l’ai vécu. Pas besoin d’épiloguer. La seule chose importante à dire, c’est qu’à aucun moment aucun d’eux ne doit se sentir coupable.
Surtout pas. 
» – Jacques Higelin

Cet artiste que j’aimais tant avait une histoire similaire à la mienne, similaire à celles de milliers d’enfants… Était-ce pour cela que j’étais souvent émue par le bonhomme ?

Il y a quelques jours, à ma grande surprise, j’ai reçu un message de Valérie Lehoux, avec qui Jacques Higelin avait écrit sa biographie. Emue, elle venait de lire mon article de 2018, et m’informait qu’un livre, qu’elle avait promis à Jacques, allait sortir le 1er mars 2023.

« Car toujours le silence tue » édité par les éditions Flammarion honore la promesse faite à un homme, et respecte sa volonté : que son histoire soit dite pour peut-être soutenir d’autres victimes.
Vous pouvez feuilleter les premières pages en cliquant ici.

Dans la préface de cet ouvrage, Arthur H, son fils, dépose les paroles d’une de ses chansons « Le secret », que je vois encourage à découvrir dans la vidéo ci-dessous. Il écrit aussi les mots suivants :
« Les secrets qui mangent l’âme doivent être dits. Dans la lumière ils perdent leurs pouvoirs… Jacques a dit : « Raconte mon histoire, je l’ai tant cachée, je n’en suis pas capable, c’est trop tard pour moi. » Valérie a promis. Quelque chose de l’ordre du respect de l’intégrité de la parole, dans un monde de faux-semblants, dans un océan flou où tout mensonge est possible, accepté, recevable. Ce livre est quasiment le dernier souhait conscient d’une personne qui sait qu’elle va bientôt partir. Tout doit être dit, tout doit être su, tout se saura…
Merci Valérie d’avoir honoré la parole de mon père.
La guérison est une longue et lente histoire, elle infuse dans ce livre. Le secret perd, la vie gagne. »
– Arthur H.

Inutile de vous préciser, je pense, que j’ai déjà pré-commandé ce livre !!!
Je remercie, avant même de l’avoir lu, Valérie d’avoir écrit ce livre qui, j’en suis certaine, aura un impact, même si tous les impacts ne sont pas forcément visibles… Il aura déjà la belle mission de « libérer » la vie de Jacques même si dans le monde visible, celle-ci n’est plus.
Ce que nous dit Jacques Higelin, grâce à Valérie, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour oser libérer le secret, offrir notre parole à la vie pour que cela puisse aider d’autres, au-delà de nous soulager d’avoir enfin dit.
Vendredi dernier, lorsque que j’ai lu le message de Valérie Lehoux, je vous le confie avec émotion, j’ai eu l’impression que c’est un peu de Jacques Higelin qui m’encourageait, une fois encore.

« Pendant plus de cinquante ans, Jacques Higelin, rêveur impénitent qu’on disait fou chantant, célébra l’existence dans des chansons lumineuses. L’homme, pourtant, était bien plus sombre qu’il n’y paraissait, saisi de doutes et de peurs. Quelle colère l’habitait ? En 2015, il publia ses Mémoires, « Je vis pas ma vie, je la rêve », qu’il m’avait demandé d’écrire à ses côtés. Il y leva son secret, pour enfin s’en libérer. Mais sa confidence, trop fugace, ne fut pas entendue. Il s’en étonna, tout en sachant que le temps viendrait. Il l’avait bien dit : “Il faudrait un bouquin pour expliquer ça.” « Car toujours le silence tue. » Ce récit tient la promesse faite à Jacques. » – Valérie Lehoux

Valérie Lehoux ne tenant pas sa promesse à moitié, l’intégralité des droits d’auteur de ce livre est reversée à l’association Colosse aux pieds d’argile.

Merci Valérie Lehoux, Merci Jacques Higelin, Merci Arthur H.

Une fois encore, à travers cette belle promesse respectée, nous le vérifions, même au-delà de la vie… c’est toujours La Vie qui gagne ! Nous sommes vivant.e.s, et parfois trop meutri.e.s, trop prisonnier.e.s des secrets pour croire en la beauté de la vie… Pourtant, la force de vie est là, soyons-en convaincu.e.s ! D’ailleurs le nouvel album d’Arthur H. s’appelle « La vie », un titre qu’il n’a sans doute pas choisit au hasard, car comme il le chante dans la chanson qui porte le titre de son album, la vie qui nous choisit, nous trahit, nous reprend, elle nous guérit aussi ! (Cliquez ici pour découvrir le clip de cette magnifique chanson)
En écrivant ces mots, je me souviens des quelques images que l’on a pu capter ici ou là, sur les réseaux sociaux, de la cérémonie organisée au Cirque d’Hiver, par la famille et les amis de Jacques Higelin, pour lui rendre hommage quelques jours après son décès. Il y avait des chansons, de la joie, de la danse, du mouvement, de la vie !!

Je vais terminer ce billet avec les derniers mots de la chanson de Jacques Higelin « Je ne peux plus dire je t’aime »:
« Si la solitude te pèse
Quand le destin te mène ici
Et qu’un ami t’a oublié
Tu peux toujours compter sur moi
Et qu’un ami vienne à manquer
Tu peux toujours compter sur moi »

Jacques, tu peux compter sur nombreux.ses d’entre nous pour lire et faire circuler ces mots que tu as confiés à Valérie ! En tout cas moi, je ne suis pas prête de t’oublier !

Anne Lucie

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