Me too, j’accuse, Monsieur le cordonnier de Tournan en Brie.
Il y a quelques décennies, dans le bas de la tourelle, il y avait une cordonnerie.
C’était hier, mes parents venaient d’arriver dans ce village de Seine-et-Marne.
Vous, monsieur, m’avez volé mon enfance, volé mon insouciance, volé ma pureté, volé mon intimité… enfin violée, torturée…
Vos instruments sont devenus des instruments de torture, impossible de m’échapper, impossible de crier, dans cette échoppe sombre, prisonnière de votre folie, de votre force, de votre violence, immobilisée, terrorisée. Comment exprimer l’innommable, et pourtant inoubliable, gravé au fond de mes chairs, au fond de mon être.
Monsieur, je vous dénonce enfin, je vous accuse pour ces actes impardonnables que vous avez commis.
J’étais si jeune, si innocente, il a fallu tant de décennies… Aujourd’hui, je le dis, je crie mes blessures, mes déchirures.
Sans haine, sans violence, juste, je dis, je dépose, vos actes si monstrueux, qui ont balafré mon intimité, ma féminité.
Aujourd’hui vos yeux imprégnés de folie, vos bras m étouffent, j’ai toujours du mal à respirer.
Monsieur, je dénonce vos actes passés, ces actes qui m’ont tant blessée, salie, balafrée.
Patricia