Flora
Flora lutte,
Chaque matin, elle descend les trois étages de sa résidence, elle prend l’ascenseur pour ménager ses genoux, elle sort, elle traverse le parking, deux, trois rues et, à l’aide de ses bâtons, elle marche…
Elle marche, elle marche, marche rapide, tête vide. Chaque jour, sept mille pas pour maîtriser ce corps qui ne doit pas se souvenir. Quatre-vingt kilos, cinquante ans. Le soleil réchauffe le sentier et Flora marche, elle marche, elle marche.
Perdre du poids, rester en vie…
À travers ces kilos d’enrobés, d’embonpoint, le soleil réveille ses muscles. Ne pas penser, oublier, enfouir. Il y a longtemps déjà que Flora a enfoui tout ça. Quarante ans plus tôt, Flora était une enfant. Un matin, le mammouth arrive dans sa chambre, dans la chambre qu’elle partage alors avec sa jeune sœur. Flora était une enfant, sept ans, le mammouth s’approche de Flora, tout près, étrange, il prend la main de Flora, il la pose sur son sexe, active des caresses…
Flora marche au soleil, elle n’a pas oublié, elle a enfoui, elle ne parlera pas.
Nadine Demiel
Chère Flora, je comprends très bien ce besoin impérieux de marcher, marcher marcher marcher, jusqu’à plus possible. C’est ainsi que je reste en vie, moi aussi. Je me suis bricolé un lit dans ma Twingo (absolument, un lit super plat confortable et chaud avec deux oreillers top moelleux et toute une literie bien jolie et agréable 😄) , et je pars en montagne pour des séjours de 3 jours chaque semaine de la saison chaude. Je me poste pour la nuit dans des endroits de rêve d’où je peux assister à la féerie des plus beaux couchers et levers de soleil du monde, mais aussi des orages fantastiques de montagne, et le matin je me mets en marche après une douche dans une rivière ou dans les bois avec ma réserve d’eau. Je ne m’arrête plus ou presque, jusqu’à l’annonce du soir, et je retrouve mon petit paradis douillet et merveilleux pour une nouvelle nuit fabuleuse après une douche et un casse croûte réparateurs. C’est ainsi que je me sens heureuse de vivre.
Je comprends aussi les kilos, moi aussi j’ai fini par les laisser constituer une sorte d’armure autour de moi.
Mais voilà que je viens de les perdre en faisant un régime très simple qui fonctionne car il n’affame pas. Et je reprends la marche après ces quelques mois de privation qui ne m’ont pas aidée à survivre et ont bien failli m’envoyer paitre dans un autre monde.
Il m’arrive de recevoir une voyageuse via des réseaux comme La Voyageuse (réservée aux femmes qui ont besoin de se sentir en sécurité), ou Be welcome, ou Warmshowers réservé aux cyclotouristes. Je les emmène marcher dans le Vercors ou en Ardèche quand elles le souhaitent.
Si un jour tu as envie de marcher plus loin…
Sérénité,
Lou
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Merci Lou pour cette belle réponse! Oui, marcher en pleine nature ou en montagne me tente vraiment. On pourrait rester en contact. Peut-être par un MP de facebook ? (Demiel Tartines)
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Zut alors, je n’ai pas de profil Facebook. (Et je vais bientôt déserter WhatsApp pour Signal). Mais j’ai d’autres profils, dont LouPing sur Bewelcome site gratuit d’hébergement gratuit. Je suis à Valence dans la Drôme (Rhône-Alpes) : Vercors et Diois, et pour voisins les monts d’Ardèche.
C’est simple de s’inscrire et de me contacter pour échanger. Mais si tu n’as pas envie je laisserai ici mon mail. A+ Lou
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