J’ai vécu avec plusieurs compagnes qui ont connu le pire, l’indescriptible souvent, et, mon travail d’auteur m’a fait rencontrer de nombreuses personnes qui avaient vécu – elles aussi – ces fractures, ces drames, ces viols, ces abus…
J’ai sorti il y a quelques temps un album où je leur dédie une chanson, que j’ai écrite en m’inspirant de la vie d’une amie. Je l’ai dédiée aussi à mon amie Célhia de Lavarène, qui a écrit et dénoncé les exactions des hommes des forces militaires de l’ONU, qui se bat depuis des années contre la traite des personnes – la plupart du temps mineures évidemment – en général, mais en particulier à des fins sexuelles.
Aussi je me permets de vous présenter cette chanson, pour moi c’est la seule façon que j’ai trouvée de tenter de faire un peu plus, pour faire ma part autant que possible.
Nicolas

Merci Nicolas !
La chanson de Nicolas a été ajoutée aux autres chansons déjà répertoriées sur ce blog ICI
Si vous aussi, vous avez des chansons à proposer, laisser un message 😉

UN TOUT PETIT MONDE
Paroles & musique : Nicolas Granier 

C’est un tout petit monde pour un petit regard
Elle a peur des ombres, elle a peur du noir
Se blottit dans ses rêves pour un nouveau départ
Pour que la nuit achève de laver sa mémoire
Joie de vivre le jour, clown triste le soir
Une enfant comme une autre qu’on dirait sans histoire(s)

Elle a pour confident son ami de toujours
Un vieux chat gris et blanc sur son lit aux draps lourds
Un cœur sombre a volé, défiguré ces jours
Sinistre(s) comme l’ombre qui la suivra toujours

Mais aucune prière ne lui rendra l’amour
Tout l’amour de la terre n’y suffira pas
Je n’ai que ma colère et je n’ai que ma voix
Pour briser cet enfer, qu’on ne t’oublie pas

C’est un tout petit monde pour des petits regards
Pour ceux dont la vie semble un long et froid couloir
Certains portent une croix, eux ils n’ont pas le choix
Milliers de petits bras qui portent le silence
Pour qu’une maman les aime comme ils étaient avant
De connaître les chaînes des fêlures des grands

La bêtise et la haine n’ont jamais de frontières
L’homme ressemble à l’homme dans l’ombre ou la lumière
Je n’ai que ma colère (et) je n’ai que ma voix
Pour qu’au creux de l’hiver on pense encore à toi

C’est un tout petit monde qui fait quelques milliards
Quelques milliards de hontes pour les enfants soldats
Ou pour quelques dollars qu’on déguise en Geisha
Ou simplement comme elle ce qu’on ne nomme pas »

Elle a pour confident son ami de toujours
Un vieux chat gris et blanc sur son lit aux draps lourds
Joie de vivre le jour, clown triste le soir
Une enfant comme une autre qu’on dirait sans histoire(s)