Inceste, viol, attouchements, je l’ai toujours su depuis mon plus jeune âge, malgré tout je ne réalise pas, c’est à la petite Moi que c’est arrivé, pas à moi.
J’en parle avec si peu d’émotion et avec le sourire, comme si je racontais un banal bleu au genou que je me serais fait en tombant à vélo.
J’ai l’impression d’être une usurpatrice en racontant mon histoire, je culpabilise. Je me dis que je n’ai pas besoin de consulter un psy, que je n’ai pas à me plaindre, que je m’invente des problèmes, pourtant les conséquences des traumatismes sont bien présentes dans ma vie actuelle.
Mon psychiatre me dit que je suis dans le déni et la dissociation, que ces mécanismes consument mon énergie.
Il faudrait que j’arrive à me reconnaître comme victime, mais comment ?
Priscilla
J’aurai dû mettre viol au pluriel mais cela ne change rien au propos qui est le même.
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Bonjour Priscilla, avec beaucoup de douceur, et un suivi thérapeutique, la petite fille qui est en vous permettra à l’adulte de regarder et de vivre sa colère, son chagrin, .. la traversée de toutes ces émotions enfouies, cadenassées fait partie du cheminement que chaque victime doit s’autoriser à faire. Ce que vous dit votre corps est la vérité, car une empreinte corporelle ne ment JAMAIS. Votre vérité vaut plus que toute chose au monde, ne la renier JAMAIS, car c’est la condition pour retrouver celle que vous êtes vraiment. Je suis passée par ces étapes, et je commence à retrouver l’apaisement, et à me retrouver. Si vous le souhaitez, nous pouvons en parler. Je suis de tout cœur avec vous Véronique
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Je vous remercie pour votre réponse bienveillante. Je suis suivie par un psychiatre mais j’ai l’impression de stagner, de lui faire perdre son temps, de prendre la place de quelqu’un d’autre qui en aurait plus besoin.
Je précise qu’il est compétent et que je m’entend bien avec lui mais je passe mes séances à parler de tout et de rien, je rigole, je minimise énormément mon vécu, je rationnalise tout…
Je me demande si je ne devrais pas essayer autre chose en parallèle ( médecine douce ?).
Comment avez vous fait pour vous approprier votre histoire ?
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Bonjour Veronique et Priscilla,
J’ai lu votre article – témoignage et le commentaire de Veronique qui m’a beaucoup émue. Ce n’est pas évident en effet. Je suis suivie par une psy et je commence à lui parler de mon cas personnel… elle m’a répété à plusieurs reprises que ce n’était pas ma faute, ce qui est arrivé. Ça n’est pas évident, j’aimerais que le processus soit terminé… sur ce sujet mais ce n’est que le début et la petite moi a besoin d’être rassurée, ce qui n’est pas évident. Il est même incroyable que j’ose écrire un commentaire aujourd’hui. Je viens de passer une partie de soirée avec des copines dont 2 qui parlaient d’enfants. Je n’en suis clairement pas à ce stade là. J’en suis à l’étape de rencontres et m’ouvrir à l’autre… bref. J’ai senti une oppression dans la gorge et ai failli partir. Je n’ai que 27 ans… et j’aimerais profiter de ma vie sans culpabilité ni honte ni anxiété. C’est donc un travail long et j’en suis consciente.
Merci encore pour ton partage,
J.
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Bonjour,
Je peux vous partager mon expérience de la thérapie EMDR, qui prend vraiment compte de l’état de stress post-traumatique.
Cette thérapie m’a sauvée, m’a révélé une amnésie traumatique de 35 ans.
C’est une thérapie concrète, qui va dans le ressenti, mais il y a aussi votre choix d’aller en profondeur ou pas.
Je vous souhaite tout le courage pour marcher sur le chemin de votre liberté.
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J’ai fait de nombreuses séances d’emdr mais je n’ai constaté aucuns effets.
Mon psychiatre m’a dit que c’était normal car ce n’est pas le moment, je dois débloquer quelque chose. Facile à dire…
Je suis ravie que l’emdr ait fonctionné sur vous car ce n’est pas toujours évident de trouver une thérapie adaptée.
Merci !
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Bonjour,
Je suis nouvelle sur le site, et j’aimerais participer à vos discussions, en tant que personne concernée bien sûr! beaucoup de vos réflexions sont des réflexions que j’ai moi aussi. Ici, Priscilla, moi j’ai fini par opter pour la psychanalyse… car l’EMDR, que j’ai voulu faire aussi ne me permettait pas de « conscientiser » et de mettre en lumière la personne que je suis suite à ce que j’ai vécu…c’est mon fonctionnement, j’ai besoin de savoir qui je suis pour parvenir à contrer les crises d’angoisses. La psychanalyse, ça me convient mieux.
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Merci pour votre partage !
N’hésitez pas à envoyer votre témoignage si vous souhaitez qu’il soit publié sur le blog 🙂
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Bonjour Anne Lucie,
Merci d’avoir répondu, ça me fait du bien de savoir que je ne suis plus seule face à tous mes démons..
Je n’ai pas (encore) d’ordinateur à la maison, donc je vous écris depuis mon travail ce qui rend les choses un peu plus compliquées à exprimer mais je vais tenter de vous faire une description de la situation dans laquelle je me trouve.
Il y a 22 ans (j’ai aujourd’hui 52 ans), suite à une rencontre amoureuse, j’ai commencé à avoir d’énormes angoisses que je ne m’expliquais pas. C’est angoisses étaient très invalidantes et m’ont empêché de vivre ma rencontre de façon « normale ». J’étais si terrifiée que je me suis décidée à aller consulter un psychanalyste car je voulais comprendre « pourquoi ».
J’ai commencé un travail d’autant plus difficile que j’étais à mille lieues de me douter de ce que j’avais vécu. Mes parents, je n’avais rien à leur reprocher, c’est moi qui n’étais pas normale.
J’ai commencé à comprendre petit-à-petit que ma différence provenait, entre autres, du fait que ma mère m’avait toujours repoussée, rejetée…j’ai manqué cruellement de son amour, de sa protection. Je suis tombée en dépression, et les angoisses revenaient toujours. Après quatre ans de psychanalyse et d’un travail très douloureux au sujet des graves manquements de ma mère, j’ai finalement commencé à m’interroger à propos de mon père que je considérais comme le seul à m’aimer dans cette famille de quatre enfants. C’est vrai que mon père avait une préférence pour moi par rapport à mes deux sœurs, ce que je trouvais salvateur … face aux comportements de rejet de ma mère.
Lorsque j’ai remis en question l’amour de mon père, j’ai fait une véritable crise de nerfs (je tremblais si fort, je pleurais…) je pensais ne plus jamais pouvoir m’arrêter, tout mon corps tremblait tellement.
J’ai commencé à lever le voile très progressivement sur mon passé (que c’était douloureux)!, certains gestes me revenaient en mémoire.
Pensant que j’avais enfin trouvé la raison de mon mal-être, j’ai arrêté ma psychanalyse..
Ce début d’année, j’ai dû la reprendre après avoir arrêté durant 17 ans (!). J’avais rompu avec mon partenaire et ne subissais plus d’angoisses.
Nous nous sommes retrouvés il y a un peu plus d’un an, et mes angoisses ont réapparu. Des infections urinaires également, comme quand j’étais petite. J’ai fait des analyses, consulté des médecins, tout semblait normal. .pourtant je souffrais. J’ai été obligée de reprendre ma psychanalyse là où je l’avais laissée.
Un travail énorme m’attendait, comme quoi ce passé demandait à être éclairci si je veux vivre une vie de couple sereinement. En quelques mois j’ai découvert (enfin!) que mon père avait bien commis … l’irréparable, je n’avais alors que 2 ans. Je continue de creuser même si je me sens déjà un peu mieux ( par moment). Mes humeurs changent d’une heure à l’autre, je suis entre la tristesse de la trahison et la colère!
J’y pense presque tout le temps, mon travail avance bien même si par moment je ne sais plus comment encore approfondir… Tous les souvenirs ne me sont pas revenus, mais est-ce possible de remonter 50 ans en arrière?
En lisant certains textes sur votre site, je comprends qu’il y a différents stades pour parvenir à la guérison, l’un d’entre eux étant de vivre la culpabilité » jusqu’au bout » afin de s’approprier notre histoire… Je ne comprends pas bien, excusez-moi. Coupable, nous l’avons été tant d’années…je l’ai été depuis mes deux ans… (je comprends d’ailleurs beaucoup mieux ma tendance à culpabiliser pour tout), est-il encore nécessaire que je culpabilise aujourd’hui?
C’est une question que je me pose car comme je vous l’ai écrit plus haut, je suis entre la tristesse et la colère. Est-ce que j’emprunte le bon chemin, ou serait-il mieux que je me sente d’abord coupable pour ces deux monstres?
Merci d’avance, merci de m’avoir lue.
Je vous souhaite une belle semaine.
Aline
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De : la génération qui parle
Envoyé : vendredi 18 mai 2018 15:18
À : alineackermans@hotmail.com
Objet : [New comment] Se reconnaître pour avancer…
Anne Lucie commented: « Merci pour votre partage ! N’hésitez pas à envoyer votre témoignage si vous souhaitez qu’il soit publié sur le blog 🙂 »
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Merci Aline pour ce partage !
Puis-je re-publier votre témoignage au sein du blog ? Il sera plus visible que juste ici en commentaire et pourra encourager d’autres personnes.
Dans l’attente de votre confirmation 🙂
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Bien sûr, avec plaisir… il est si important de partager! En espérant que mon expérience pourra être un coup d’envoi pour certain(e)s d’entre nous…
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De : la génération qui parle
Envoyé : mercredi 23 mai 2018 06:35
À : alineackermans@hotmail.com
Objet : [New comment] Se reconnaître pour avancer…
Anne Lucie commented: « Merci Aline pour ce partage ! Puis-je re-publier votre témoignage au sein du blog ? Il sera plus visible que juste ici en commentaire et pourra encourager d’autres personnes. Dans l’attente de votre confirmation 🙂 »
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Ok super ! Je le mets en ligne dès que possible 😉
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Et aussi, évidemment non ! Nous ne sommes pas coupables ! De rien ! Mais « l’adulte » nous a « obligé » à garder le secret et une part de nous se sent coupable de l’avoir fait car l’adulte nous a souvent rappelé que nous étions son/sa complice. Reconnaître que nous nous sentons coupable est déjà un premier pas pour guérir à cet endroit et accepter que nous ne le sommes pas. On ne peut changer une situation que l’on ne « re-connait » pas 😉
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Merci Lili pour votre commentaire, je devrais essayer la psychanalyse. J’ai arrêté de voir mon psychiatre récemment ne voyant plus l’intérêt car je tourne en rond. J’ai l’impression que je reste en surface et que quelque chose ne veut pas sortir.
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Bonjour Priscilla. Je souhaite que la psychanalyse te convienne aussi bien qu’à moi, je reste convaincue que l’introspection est la meilleure manière de vaincre tous ces démons. Ce qui m’aide dans ce travail, c’est l’écriture que je te conseille aussi! Mon psy me pose une question et je l’écris dans mon cahier, j’écris tout ce qui m’amène à trouver « ma » réponse à cette question, ça peut prendre du temps..(plusieurs jours) mais quand tu trouves « ta » réponse, quelque chose se débloque dans ta personne. A essayer en tous cas. 😉 Courage Priscilla!
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Bonsoir,
Mon oncle a abusé sexuellement de moi des l’age de 9 ans, il m’a fallu 15 ans pour en parler à ma mère dont la seule réponse a été: on passe toute par la…
Ma mère a subi elle aussi des abus sexuels donc pour elle cela était banal.
à l’age de 12 ans je me suis fait kidnappé par un homme. Cette expérience m’a traumatisé (pendant longtemps) meme si finalement j’ai réussi à m’échapper apres des heures d’atouchements, de violence, et des paroles terriffiantes (il allait me violer avec ses cousins et me tuer à la fin). La police m’a ramené à la maison, mes parents étant absents, ils m’ont laissé chez les voisins, j’ai passé la nuit en silence recroqueviller dans un coin. le lendemain mes parents rentrent et mes voisins leur racontent ce qui s’est passé. Mon père insinue que j’ai surement agiché cet homme (donc c’est de ma faute) et ma mère ne réagit pas. Pour couronner le tout cette histoire s’est « répandue » et j’ai eu une réputation de filles faciles. j’avais 12 ans et étais un enfant innocent.
Pour moi cela a eu des conséquences dévastatrices pendant des années, mes parents ne m’ont jamais envoyé chez un psy ou aidé de quelques manieres que ce soit.
à l’age adulte j’ai été de nouveau victime d’abus sexuels qui ont faillit me détruire, c’était la personne a qui je faisais confiance le plus au monde et que j’aimais profédemment.
Aujourd’hui à l’age de 40 ans j’ai fait beaucoup de choses pour m’en sortir, mais ce qui a vraiment porté ses fruits ont été ma thérapie EMDR, ma retraite de méditation vipassana (que je pratique presque tous les jours) et une thérapie homeopatique appelé PSE de Rubimed. J’ai changé mon fonctionnement de pensée après avoir découvert les oeuvres du docteur Jo dispenza (le Placébo c’est vous!).
Aujourd’hui je vis plus sereinement et ne nourrie plus cette souffrance . Elle a été très longtemps une compagne inséparable, maintemant je dirai que c’est une alliée que j’ai réussi à apprivoiser (comme mon égo) et qui a été un moteur pour sourire à la vie.
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Merci beaucoup pour votre témoignage !
Puis-je le publier sur le blog afin de lui donner plus de visibilité ?
Je suis convaincue qu’il pourra encourager de nombreuses personnes.
Bien sincèrement !
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bien sur. C’est pour cette raison que j’ai commencé à écrire mon blog.
J’aimerai inspirer les gens à SE rendre heureux, sourire à la vie car la plus belle revanche que l’on puisse prendre, c’est de profiter de notre vie meme après un tel drame.
La personne qui nous a fait du mal ne s’arrete pas de vivre, elle profite de la vie. Ne lui faite pas le cadeau de continuer à avoir une emprise sur vous, à rester leur victime, vivez, profitez de votre vie car la vie a beaucoup à offrir. Cela n’effacera pas ce qui est arrivé et je sais de quoi je parle l’ayant vécu mais à quoi bon nourrir cette souffrance dont le seul but est de nous rendre de plus en plus malheureux. Blamez cette personne pour ce qu’elle vous a fait mais remerciez la pour vous avoir rendu plus forte, plus courageuse.
https://tunisienneembourgeoisee.home.blog/
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Merci ! Je mets votre témoignage en ligne dès que possible 😉
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Quel parcours époustouflant pour trouver une sérénité ! Un exemple de courage et de persévérance, je suis abasourdie par un tel vécu !
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Merci! si cela vous interesse je vous invite à visiter mon blog ou a le partager.
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Je pense que se reconnaitre en victime n’est pas la question ayant vécu cette expérience moi-meme car en faisant cela j’ai eu l’impression de nourrir ma souffrance. J’ai suivi une therapie pendant 1 an et en parlait sans cesse et avais l’impression de ne pas avancer.
Il faut acceuillir ses émotions mais je pense que se focaliser sur elles prologent la souffrance sans vraiment l’atténuer.
J’adore cette histoire des 2 loups qui illustre bien ce que je veux dire:
« Un soir, un vieil indien Cherokee raconte à son petit-fils l’histoire de la bataille intérieure qui existe chez les gens et lui dit :
Mon fils, il y a une bataille entre deux loups à l’intérieur de nous tous.
L’un est le Mal : C’est la colère, l’envie, la jalousie, la tristesse, le regret, l’avidité, l’arrogance, la honte, le rejet, l’infériorité, le mensonge, la fierté, la supériorité, et l’égo.
L’autre est le Bien : C’est la joie, la paix, l’amour, l’espoir, la sérénité, l’humilité, la gentillesse, la bienveillance, l’empathie, la générosité, la vérité, la compassion et la foi. »
Le petit fils songea à cette histoire pendant un instant et demanda à son grand-père :
Lequel des deux loups gagne ?
Le vieux Cherokee répondit simplement : Celui que tu nourris. »
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