Je m’appelle Marie.

J’ai subi des attouchements de la part de mon père, de l’âge de 6 ans à l’âge de 15 ans.
La nuit, il venait dans ma chambre toucher mon corps.
J’ai été violentée physiquement plusieurs fois et psychiquement.

Dans ma famille, pendant des années, j’ai vu la violence physique s’abattre sur mes proches sans pouvoir rien faire.
Ma Famille savait que nous étions en danger, ils n’ont rien fait.

La mémoire traumatique des attouchements est revenue il y a trois ans alors que j’avais la trentaine.
Pour survivre je suis devenue dépendante à plusieurs addictions, trois addictions qui ont détruit mon corps.

Parfois le chemin est tellement dur que la mort me semble plus douce.

img_5417Il n’y aura pas de réparation légale, je suis hors du délai de prescription.

Mon élan de vie est de me battre pour que le monde bouge, que la loi bouge.
C’est ça qui me fait tenir debout.
Ce combat, Notre combat.

Je n’ai pas de preuves, ma parole contre la sienne.

Quand je suis à terre, je retrouve le courage de me relever. À chaque fois.
Parce ce que j’ai une grande force.

Je pense à ceux qui n’ont pas la force de se battre,
Je pense à ceux qui sont seuls dans ce combat.

Ce qui a été volé et détruit en moi ne reviendra pas
J’ai ce deuil à faire

Mon message est le suivant :
Accrochez vous
Et regardez la belle personne que vous êtes

Nous sommes des survivants

 

Illustration de l’en-tête : Se relever, toujours