L’enfant en moi.

Il vit un rythme qui agit encore avec ses peurs.

Tout en lui est immédiat.  La terreur, la fuite et la panique aussi bien que la joie et l’envie d’embrasser qui il aime. 

Se réactive en lui, souvent, le figement, la crainte de n’être pas entendu, de ne pas faire partie du même monde où vivent les êtres vivants.

En lui aussi le rire et l’émerveillement spontané.

Hier il me serrait le ventre dans le spasme d’une immense terreur. Il suppliait qu’on le soulage, le sauve.

Puis survenaient des vagues douces, ondulant le long de mon dos d’adulte.

A nouveau, je goutais la paix du présent.

Par ondes aimantes, ce souffle paisible montait le long de ma colonne vertébrale que l’enfant et l’adulte se partagent en moi.

Je n’avais encore jamais ressenti une alternance aussi rapide. Je n’avais jamais pu les observer si bien.

Moi ?  Qui est ce moi ? L’enfant, l’adulte ? Sans doute la conscience en moi observant la manifestation de ses parts qui me proposent enfin une autre expérience que la douleur sans issue.

J’aurais aimé toujours me reposer dans le creux de cette vague de douceur mais pour l’instant, c’est ce va et vient qui me donne l’opportunité de changer l’entaille brulante faite à mon ADN.

Transmuter l’avenir des miens présents, à venir et l’héritage des lignées d’où je suis issue est surement ce que j’ai à vivre.

Entre la tristesse, la dépression, il y a un espace divin où vivre est bon.

J’en ai la connaissance comme un arbre qui pousse, s’offre, se relie, pour qui vivre est bon et évident.

Quand je le ressens alors une brèche lumineuse s’ouvre pour s’élargir et me proposer sa saveur d’éternité.

J’entends tout mon être lui dire « Oui ».

Je sais que la vie y est amour. Que mourir en elle est une naissance heureuse.

Parfois j’attends cette expérience de quitter cette étape de mon existence. Pour laisser derrière moi tout ce qui m’arrache les tripes, me tord de peur et de chagrin.

A ce moment- là, je me souviens que je partage mon chemin de vie avec des êtres magnifiques avec lesquels j’expérimente une coexistence interreliée.

Parfois interrelation se confond avec fusion. Son essence se perd alors.

La plus grande fusion est peut-être bien de s’aimer si profondément, si inconditionnellement, qu’il n’en faut aucune.

La fusion est, peut-être, seulement authenticité d’un amour qui n’a pas besoin de ressemblance, de comparaisons, de cadres, de preuves.

Comme une musique que le vent transporte partout afin que nous puissions l’entendre ou pas selon que nous nous y branchons.

Il est l’atome de la vie. Si je sens sa vibration en moi, je me sens connectée à une immortalité qui nous concerne tous.

Je connais quelqu’un avec qui cette vibration de l’amour inconditionnel se manifeste, se dit et se partage.

Mais il frémit aussi avec tous ceux que j’aime sans en parler.

Je sais que je suis debout, amoureuse et courageuse parce qu’il est mon soleil intérieur, ma boussole et mon oxygène.

Il me parle de la Terre de félicité qui me porte même quand mes pas ne la sentent pas.

Pourtant lorsque cette caresse de bonheur frissonne en moi, je connais alors la route à emprunter.

Merci mon corps de me faire ce signe si vivant.

Je découvre que je dispose de l’information. Mon corps est capable, mon corps sait de quoi il s’agit.

Il me conduit de plus en plus souvent dans cet espace où il me parle de ma souveraineté.

Sous ma peau, au cœur de mes cellules existe la sécurité, le repos, la plaine ensoleillée, une sensuelle brise sans danger.

Je veux glisser mes jours dans ce velours où réside cet apaisement qu’apporte d’aimer sans conditions.

C’est mon bel ouvrage. Je le cocrée et le partage avec les êtres de ma vie.

L’enfant martyr et l’enfant joyeux ont coexistés et l’union des deux fait place l’enfant de la Source !

Anne Fernandes

Anne Fernandes est l’auteur du livre « De lettres à l’être », que vous pouvez vous procurer ICI et  ICI. Vous pouvez découvrir ICI son interview audio sur ce blog. C’est avec plaisir que nous accueillions ces textes sur le blog, dans la rubrique « L’Or des cicatrices »
Illustration : Anne Fernandes