C’est arrivé et c’est terminé. C’est fini. Ça m’a abîmée. Ce n’était pas rien.
La justice ne m’a pas aidée. Je ne pourrai pas me venger.
Je pourrais avancer, me (re)construire et je le veux.
Mais s’il vous plait, ne dites jamais : « c’est pas si grave ». Ne dites jamais : «  Il ne t’a pas violée ».
Ne me donnez pas votre avis sur les célébrités accusées d’abus sexuels.
Ne me dites pas que ça n’a rien à voir.
Ne me demandez pas de mettre de l’eau dans mon vin.
C’est pas mon genre de toute façon.

Je suis pas toujours dans mon assiette.
Et parfois à ramasser à la petite cuillère.
Ça n’a rien de louche vu ce qu’il m’est arrivé.
On croit me donner un coup de fouet en me disant de regarder le verre à moitié plein ?
Mais c’est remuer le couteau dans la plaie.
Faut bien dire que j’ai pas eu de bol. Je pars. Je pars à bol. C’est mieux qu’à vau-l’eau.
Je dis non à l’eau dans mon vin.
Non au vin pur. Non aux impurs.
Je veux juste un câlin, un «  ça va aller ». Non, pas d’avis. Je choisis la vie.
J’ai été / Je suis victime et c’est dur. J’endure.
A ceux qui minimisent, je ferme la porte. Pour qu’enfin, le bonheur l’emporte. 

Anonyme