Le 27 février, je partageais ici quelques mots sur ma volonté de vivre pleinement « l’après »… et le 28 février, il y a eu la soirée des César et la majorité de cette académie a décidé de distinguer Roman Polanski, accusé par 12 femmes de viol (quand elles étaient jeune filles)…
Cet événement n’a rien changé à ma décision de profiter de la vie, néanmoins, j’ai mesuré à quel point le fait d’avoir été violée enfant me ferait, encore longtemps sûrement, réagir, physiquement et psychologiquement, quand ma vie serait confrontée à de pareilles violences. Oui, c’était violent… Réaliser que l’Académie des César avait voté pour soutenir cet homme, accusé de viols, m’a sonnée, comme si j’avais reçu un coup de pelle sur la tête.
J’ai réalisé, plusieurs heures après la fin de la cérémonie, que j’étais toujours assise sur mon canapé, les yeux dans le vide… Pendant plus de 24 heures j’ai eu le bide en vrac, et le réflexe de peur, qui se loge dans la vessie, m’a bien rappelé que comment c’était avant… Avant, quand j’étais en danger…
Je sais, dans l’absolu, qu’aujourd’hui je ne suis plus en danger… mais mon enfant intérieure a été sidérée en réalisant que certaines personnes du monde du Cinéma, que j’affectionne tout particulièrement, étaient capables d’agir ainsi… au nom du « talent » !
Le chemin est encore long vers la sortie du déni de notre société… et pourtant cette soirée absurde a pour conséquence de libérer davantage encore la parole ! Sans doute parce que, quand c’est trop, c’est trop. Nous avons définitivement changé d’époque ! Et, même si certains intellos-artistes se pensent légitimes en soutenant leurs pairs jusqu’à la guillotine (je cite), en s’autorisant à manquer de respect à ce point à de si nombreuses vies… ce ne sera plus jamais comme avant ! Les liens sont tissés solidement entre les personnes qui souhaitent faire évoluer notre monde et nous ne renoncerons pas ! A bon entendeur !
Malgré l’attitude visqueuse et haineuse de cette élite et de leurs supporters, mon coeur est toujours gorgé d’espoir. Ces dernières 24 heures, j’ai reçu un message qui me conviait à un festival où des œuvres ont été créées pour favoriser la libération de la parole sur le sujet des violences sexuelles, et je transmettais un message important à une association ayant les moyens d’agir pour soutenir une maman qui met tout en œuvre pour protéger sa fille.
Nous ne serons plus jamais seul-e-s, et ça, cela change tout !
Merci pour ce texte très fort.
je m’y retrouve.
Ce César est d’autant plus choquant qu’il récompense directement la personnalité du réalisateur.
On aurait pu comprendre qu’il soit attribué aux talents divers qui ont pu y participer mais le prix du réalisateur était bien le plus absurde à envisager car non, encore une fois, on ne peut pas séparer l’artiste de l’homme et surtout s’il a fui ses condamnations. Ce concept est bien une création intello sans cœur et sans réflexion profonde. on peut vraiment lier les deux.
Comme le dit talentueusement Blanche Gardin c’est comme parler d’un bon boulanger pédocriminel a qui on excuserait ses crimes parce qu’il fait une super bonne baguette.
Mais Oui Anne Lucie, ça avance quand même et si cette distinction est sordide elle ne freine rien , rien du tout… c’est inexorable ce changement… ce qu’on ne peut pas mesurer c’est le temps qu’il faut… et nous portons, visiblement ou discrètement, notre participation à cette évolution.
Je ne fais pas qu’y croire à fond, je le constate aussi malgré quelques mauvais coups.
Il n’y a pas eu que la décoration révoltante de Popol comme dit Foresti, il y a eu le reste et de beaux moments humains, eux!
Que Roro, Popol admire son César autant qu’il veut… je n’envie pas la vie qu’il a choisi ne la vieillesse que cela entraine.
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Oui, nous sommes, toutes et tous, essentiel-le-s à cette évolution 🙂
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Je vous comprends tellement !
J’ai ressenti la même chose…
🙏💚
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